Nos vignerons et vous : un Musar chargé d’histoire
Nos vignerons partenaires portent sur leurs épaules un héritage parfois millénaire qu’ils se doivent de transmettre à travers leurs vins. Ce n’est pas chose facile et le lien avec nos vignerons, en tant que consommateur, est parfois ténu. Pour leur faire honneur et montrer le poids de l’histoire mais aussi du terroir sur l’héritage d’un domaine, voici le récit révélé du Château Musar, qui produit son vin au cœur du berceau de l’agriculture, de la viniculture et du commerce pour un vin subtil et complexe à la fois.
Un domaine à l’héritage millénaire
Les vins du Château Musar sont le fruit d'une tradition ancienne, enracinée dans un pays doté d'une culture viticole millénaire. Depuis plus de 6 000 ans, les vignes de la vallée de la Bekaa, perchée dans les hauteurs du Liban, sont cultivées avec soin pour produire des vins uniques en leur genre.
Dès le Ve millénaire avant JC, les Phéniciens font le commerce tant de leurs vins que de leurs vignes dans toute la Méditerranée. À bord de leurs robustes navires en cèdre, ils voyagent jusqu'à Cadix, et peut-être même au-delà. Ils vont jusqu’à inventer le tout premier alphabet, afin de tenir le registre de leurs transactions commerciales.
La ville antique de Baalbek, dans la partie nord de la vallée de la Bekaa, tire son nom du dieu de la fertilité phénicien, Baal. Plus tard, le dieu romain Bacchus y sera vénéré, et les temples érigés en son honneur seront parmi les mieux préservés au monde. Les vins de la région sont mentionnés de nombreuses fois dans la bible, et la première preuve enregistrée de transactions de vin provient de Byblos, un port historique de pêche situé au nord de Beyrouth, dont le nom signifie "livre" en grec.
La famille Hochar, originaire de France, débarque sur les côtes libanaises des siècles plus tard, au XIIe pour être plus précis, afin de cultiver son vignoble dans le berceau du vin. Elle y est restée depuis.
Au pays du lait et du miel
Le Liban, bordé par la Syrie au nord et à l'est et par Israël au sud, se situe à l'extrémité orientale de la Méditerranée et a une taille similaire à celle du Pays de Galles. Les chaînes de montagnes du Liban et de l’Anti-Liban s'étendent en parallèle et enceignent la vallée de la Bekaa entre elles.
Les conditions géographiques et climatiques favorables du pays ont toujours promis une abondance de richesses. Située au sein du Croissant fertile, où l'agriculture se développe il y a 10 000 ans, cette région est l'une des premières à voir l’essor de la culture de la vigne.
Situé à 34° nord de l'équateur, le centre de la vallée de la Bekaa est plus au sud que n'importe quelle partie de l'Espagne ou de l'Italie et reçoit donc sa juste part de soleil pendant les mois d'été. Les vignobles de Musar sont bénis de deux manières : ils sont situés à des altitudes relativement élevées (environ 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer) et ont des sols calcaires, gravillonnaires et pierreux qui encouragent la production de raisins de haute qualité.
Les vignobles à cette altitude bénéficient de températures nocturnes fraîches et d’une saisonnalité contrastée (il neige souvent sur les vignes en hiver et l'été peut être très chaud), ce qui donne des périodes de maturation plus longues. Les vignes prospèrent dans un environnement alpin pur et n’ont donc presque pas besoin d'intervention humaine pour être florissantes.
Le respect ancestral de la vigne
Les vignobles rouges du Château Musar sont situés vers l'extrémité sud de la vallée de la Bekaa, au nord du lac Qaroun et à environ 30 km au sud-est de Beyrouth. Ils se trouvent près des villages d'Aana et de Kefraya sur des sols graveleux et calcaires, idéalement adaptés à la viticulture. La grande variété de types de sols et d'aspects donne des vins au caractère distinctif et aux assemblages d'une complexité étonnante.
Les cépages utilisés pour élaborer le Château Musar Rouge sont le Cabernet Sauvignon et les variétés du sud de la vallée du Rhône, Cinsault et Carignan, issus de vignes établies et matures, produisant un maximum de 30 à 35 hectolitres par hectare.
Les anciens cépages indigènes blancs d'Obaideh et de Merwah, qui préfèrent des conditions légèrement plus fraîches que les rouges, sont cultivés dans des vignobles situés à des altitudes encore plus élevées sur les pentes de la montagne, à environ 1 500 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Tous les vins de Musar sont produits naturellement, selon une philosophie de vinification "non-interventionniste" et le domaine a été le premier au Liban à mettre en place une viticulture biologique certifiée en 2006 pour ses raisins Château Musar Rouge et Blanc.
"En tant que vigneron, on a la bénédiction de travailler avec un être vivant et il est impensable de le sacrifier"
Serge Hochar
Par-delà les montagnes
Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi la cave de Château Musar se trouve à une heure de route des vignobles de la vallée de la Bekaa. Lorsque Gaston Hochar commence à produire du vin en 1930, les frontières du Liban ne sont pas définies et il veut s'assurer que ses installations seront à l'intérieur du nouveau pays délimité. Ainsi, il choisit d'installer sa cave dans le château familial datant du XVIIIe siècle, situé en surplomb de la Méditerranée à Ghazir, une enclave chrétienne maronite à environ 20 km au nord de Beyrouth. Son nom en arabe est M'zar, qui signifie "lieu de beauté extraordinaire” ou encore “sanctuaire à visiter". C’est de là que vient le nom du domaine.
Au fur et à mesure que l'entreprise se développe, de nouvelles caves sont construites dans le flanc de la montagne à proximité, offrant des conditions parfaites pour le stockage à long terme du vin. Les caves sont si sécurisées qu'elles ont été utilisées comme abris anti-aériens par les habitants de Ghazir pendant la guerre civile libanaise (1975-1990).
Au moment de la récolte, les raisins sont cueillis à la main par des bédouins dans la fraîcheur du matin pour préserver leur primeur, puis transportés dans de grands camions à la cave de Ghazir en passant par les montagnes.
Sept ans de labeur
Les raisins destinés au Château Musar rouge sont fermentés séparément dans des cuves en ciment, soutirés environ six mois après la récolte, puis vieillis pendant douze mois dans des barriques en chêne français de Nevers - dont seulement une petite partie est renouvelée chaque année. Les vins résultant de cabernet sauvignon, cinsault et carignan sont assemblés pour refléter les forces et les caractéristiques individuelles du millésime et mis en bouteille sans filtration à la fin de la troisième année suivant la récolte. Le processus d'assemblage est une partie intrinsèque de l'art de la vinification au Château Musar. Les vins de différents vignobles sont constamment goûtés pour comprendre leur personnalité et leurs caractéristiques : c’est une vinification à l’instinct. L’assemblage final est vieilli pendant trois à quatre ans de plus en bouteille avant d'être commercialisé à sa septième année.
Le Château Musar Blanc est également fermenté dans des barriques de chêne de Nevers pendant 6 à 9 mois, mis en bouteille et assemblé après sa première année, puis conservé dans les caves de Musar pendant six ans supplémentaires avant d'être commercialisé. Le blanc, qui a été comparé à un « Graves blanc mature », se conservera, comme le rouge, pendant de nombreuses années.
"Si vous donnez plus de temps à mes vins, ils vous donneront plus de joie."
Serge Hochar.
L’histoire, ça creuse alors on a concocté un menu libanais juste pour vous ! Allez y jeter un œil !